Lassociation Diamant a pour objectif prochain l'ouverture d'une école A.B.A. pour offrir, entre autres, une scolarité aux enfants Vaccins : une action en justice pour avoir causé l'autisme L'association Diamant vous informe sur les actualités et avancées sur la lutte contre l'autisme. SANTÉ - La presse s'est fait récemment l'écho des espoirs suscités par une nouvelle "thérapie" basée sur le respect des centres d'intérêt, souvent restreints, des personnes atteintes d'autisme, et baptisée "affinity therapy" par son inventeur, père d'un jeune homme autiste, Ron Suskind. SANTÉ - Les associations de parents appellent à la vigilance concernant l'arrivée de thérapies non validées par la HAS et leur récupération par l'école psychanalytique. La presse s'est fait récemment l'écho des espoirs suscités par une nouvelle "thérapie" basée sur le respect des centres d'intérêt, souvent restreints, des personnes atteintes d'autisme, et baptisée "affinity therapy" par son inventeur, journaliste et père d'un jeune homme autiste, Ron Suskind. Par un étonnant tour de passe-passe, des professeurs de l'Université de Rennes, proches de sociétés psychanalytiques comme l'Ecole de la Cause Freudienne, et ayant organisé un congrès autour de l'approche de M. Suskind, tentent de démontrer que la réussite apparente de l'Affinity Therapy est bien la preuve que le monde attendait pour valider les approches psycho dynamiques comme la psychanalyse dans le champ de l'autisme. La prise en compte des centres d'intérêt des personnes atteintes d'autisme est une idée déjà ancienne. Elle est bien sûr en filigrane dans les approches recommandées par la Haute Autorité de Santé, et notamment dans les approches comportementales qui s'appuient sur les motivations des enfants et donc leurs intérêts, mais aussi dans les approches de type Floortime. Le respect des affinités figure aussi en première ligne dans les témoignages de "guérison" relatés dans les livres de certains parents comme Mmes Donville, Morar, etc... S'appuyer sur les affinités restreintes des personnes autistes n'est pas pour autant, ni à elle seule une véritable thérapie de l'autisme Ron Suskind ne s'y trompe d'ailleurs pas, en rappelant lors d'une interview dans Autism Speaks que son fils n'est pas "guéri" de l'autisme, et en proposant de soumettre sa méthode à une évaluation scientifique rigoureuse avec les équipes de chercheurs de Yale et de Cambridge. Les approches comme Floortime, centrées sur les affinités et sur les interactions sociales, sont considérées comme trop exclusives par les autorités scientifiques et doivent être combinées avec des approches globales et structurées comme le TEACCH ou l'ABA[*]. L'autisme est un trouble neuro-développemental qui affecte tous les domaines de fonctionnement de la personne Dérivée d'approches déjà bien documentées, mais non encore évaluée, l'Affinity Therapy n'est donc à ce stade que le témoignage instructif de parents ayant su mettre à profit les intérêts de leur fils pour le monde de Disney, comme d'autres l'ont fait pour le monde de l'aviation, des dinosaures ou de la musique. Cette méthode ne justifie donc en rien la tentative de récupération, voire l'imposture scientifique, dont elle est l'objet par des professeurs de Rennes 2 et du "Collectif des praticiens auprès des autistes", et ce au profit des thérapies psychanalytiques. Déboutées de leurs actions contre le film "Le Mur" puis de leur recours au Conseil d'Etat contre les recommandations de la Haute Autorité de Santé, les associations psychanalytiques, et les universitaires qui en émanent, devraient enfin s'en tenir au contenu de ce texte de référence. Le Collectif Autisme dénonce cette tentative et s'alarme du fait qu'elle ait été menée sous la tutelle financière d'universités financées par les pouvoirs publics. _________ [*] Voir recommandation de bonnes pratiques HAS-ANESM p. 27 § Une naissance sur 100 - Il y aurait de plus en plus d'enfants atteints 1 sur 100 contre 1 sur dans les années 50. Une cause inconnue - Aujourd'hui, on ne connaît toujours pas la cause exacte de l'autisme. Il n'existe donc pas de traitement permettant de le guérir, ce qui laisse souvent les parents dans la détresse. Approche psychanalytique - L'approche psychanalytique, pour "soigner" l'autisme, était dominante mais tend aujourd'hui à être jugée non consensuelle, car elle culpabiliserait bien trop la mère de l'enfant. Approches éducatives et comportementales - En revanche, les approches éducatives et comportementales, "ont fait la preuve de leur efficacité "à moyen terme" sur le quotient intellectuel, les compétences de communication et le langage, sont désormais recommandées, mais pas de manière exclusive." Si elles sont plus en vogue, elles ne sont pas toujours efficaces, c'est pourquoi il est plutôt recommandé de varier les approches. Troubles du spectre autistique - On ne devrait d'ailleurs plus utiliser le terme "autisme", mais "troubles du spectre autistique" TSA. Une naissance sur 100 - Il y aurait de plus en plus d'enfants atteints 1 sur 100 contre 1 sur dans les années 50. Elleest aussi maitre de conférence des universités en psychopathologie et clinique psychanalytique. Par ailleurs. elle est l’auteure de nombreux textes de référence en psychopathologie et clinique psychanalytique et directrice de l’ouvrage Affinity therapy, nouvelles recherches sur l’autisme (PUR 2015).
Qu’est-ce que le traitement de l’autiste par le bord, me demande Jean Vinçot[1], et comment l’expliquer sans termes techniques ? Comment synthétiser et rendre accessible une abondante littérature psychanalytique en termes simples et sans être trop réducteur ? La tâche est difficile. Tentons de nous y atteler. Le traitement de l’autiste par le bord, cela peut se dire simplement c’est s’appuyer sur ses passions. Mottron préfère dire interventions fondée sur les forces »[2]. Il existe une nuance entre ces deux thèses qui s’imbriquent partiellement les forces réfèrent ici aux capacités cognitives ; les passions mobilisent ces dernières et les dépassent. Quelles sont les passions de l’autiste ? D’abord son objet autistique, mais aussi son double, et son intérêt spécifique. Ces éléments constituent les trois incarnations du bord autistique. Que possèdent-ils en commun ? Ils sont l’objet d’un exceptionnel intérêt ils condensent ce qui compte le plus pour l’enfant autiste, ce sont ses trésors. Certes, leur investissement est initialement excessif, il convient souvent de le tempérer, mais la plupart des autistes de haut niveau s’accordent à considérer que les supprimer est inapproprié. Pourquoi les nommer bord ? Parce que l’enfant autiste les situe comme des intermédiaires rassurants entre lui et le monde extérieur. Il les utilise spontanément, quand il n’en est pas empêché, pour se protéger des échanges, pour réguler sa vie émotionnelle, et pour entrer en contact avec son entourage par leur entremise. C’est une armure construite par un enfant en cure avec F. Tustin qui a conduit E. Laurent à introduire le concept de bord en 1992. Il peut s’incarner en des objets, concrets ou fictifs, mais aussi en des animaux ou en des personnes. Les compagnons imaginaires de D. Williams et la trappe à serrer de T. Grandin sont les deux incarnations les plus connues du bord autistique. On sait quel profit elles en ont tiré. D. Williams souligne combien leur protection fut importante pour elle ces deux créatures nées de mon imagination […] m’ont aidée à vivre indépendante et m’ont évité de finir dans une institution psychiatrique. Elles m’ont aussi conduites dans un voyage au cours duquel, bribe par bribe, j’ai finalement réussi à exister en tant qu’être doué de sentiments et d’émotions dans le monde », le monde réel »[3]. T. Grandin affirme que la trappe à serrer, non seulement la rassurait, mais lui a permis de canaliser sa vie émotionnelle et lui a servi de motivation »[4]. Le bord le plus simple, celui qui s’incarne dans une ficelle, ou dans un chiffon, voire pour Williams dans des peluches, possède selon elle une valeur défensive et protectrice », et constitue déjà un pont avec le monde extérieur »[5]. Les témoignages de la fonction stimulante du bord incarné par un animal se multiplient Un chat sauve un enfant de l’autisme »[6] ; Le chien et l’enfant qui ne savait pas aimer »[7], La petite fille qui s’ouvrit au monde grâce à un chat »[8], La belle histoire d’amour entre un chien et un enfant autiste »[9], Grâce à l’amour d’un chat »[10], etc. Les éléments du bord sont souvent imbriqués les uns dans les autres. La machine de Joey, censée lui fournir l’électricité qui l’animait, était à la fois un objet autistique, dont il ne pouvait se séparer, un double, lui-même s’éprouvant comme une machine, et la source de son intérêt spécifique, puisqu’il devint électricien[11]. Le point commun majeur réside dans l’exceptionnel investissement libidinal dévolu à chacun des éléments. Tous sont l’objet d’une intense passion. Je ne peux parler que pour moi, écrit Luke Jackson, un autiste Asperger, mais quand j’ai quelque chose en tête, alors le reste du monde cesse d’exister. Je suppose que l’on peut taxer ça d’égoïsme et je m’efforce réellement de penser un peu plus aux autres ; mais parfois c’est vraiment très difficile. Qu’il s’agisse de dinosaures ça, c’était quand j’étais plus petit, je m’empresse de le préciser, des Pokémon, des Playstation ou d’ordinateurs – ces derniers ont toujours présenté une fascination récurrente pour moi – je sens une telle vague d’excitation monter en moi que je ne peux même pas la décrire. Je dois absolument discuter du sujet. Etre stoppé net me met dans un tel état que je peux facilement rentrer dans une rage folle. En écrivant tout cela, je réalise à quel point tout cela peut paraître fou, mais je ne fais que décrire la réalité ».[12] Les autistes de haut niveau sont quasi unanimes pour affirmer qu’il faut favoriser leurs passions. Je pense, écrit Schovanec, que les intérêts spécifiques ne sont pas un ennemi, loin de là, et qu’une interdiction, une opposition frontale n’est pas une bonne solution […] Ce ne sont pas que des lubies complètement arbitraires. Ils contribuent à l’élaboration de la personnalité, de ce que l’on est en tant qu’être humain. Au bout de quelques années, ils peuvent déboucher sur un métier. Si un jeune avec autisme se passionne pour l’informatique, il pourra peut-être devenir informaticien »[13]. Une autre autiste insiste si un intérêt sert un objectif légitime, par exemple maîtriser une peur, ou mieux accepter sa différence, il devrait être toléré, même s’il est étrange ou contraire au bon goût »[14]. Des démonstrations probantes de l’utilisation spontanée du bord pour se protéger, se construire et se socialiser sont souvent relatées par des parents, révoltés par les méthodes que les spécialistes leur préconisaient, qui témoignent s’être appuyés sur les passions de leur enfant. Que cela puisse conduire à des réussites éclatantes, ils en ont fait le constat et ils en ont apporté la preuve. L’étincelle » de K. Barnett, Nos mondes entremêlés »[15]de V. Gay-Corajoud, Une vie animée »[16]de R. Suskind, voire Ecouter l’autisme »[17]de A. Idoux-Thivet sont parmi les plus connus et les plus probants de ces témoignages. Ils révèlent combien des dessins animés, des jouets et des objets divers peuvent être précieux pour la construction de sujets autistes quand ils les ont investi et qu’on les laisse à leur disposition. La plupart de ces parents ont dû prendre la même décision difficile que celle de K. Barnett aller à l’encontre de l’opinion des spécialistes, en laissant à son enfant son objet autistique, et en alimentant ses passions. Ne pas se concentrer sur les points faibles, note-t-elle, comme le font les thérapies classiques, mais commencer par ce que l’enfant a envie de faire[18]. C’est aussi ce que préconise une autiste de haut niveau telle que Michelle Dawson quand elle réclame un accès éducatif au savoir qui respecte le sujet autiste et lui laisse développer lui-même ses compétences »[19]. Il est des tenants de la méthode ABA pour prétendre qu’ils pratiquent de longue date l’insertion des passions de l’autiste dans sa prise en charge. En fait, ils les utilisent parfois comme récompenses. Leur donner une place d’adjuvant au traitement n’est en rien comparable à les situer en moteur de la cure. Le bord est beaucoup plus qu’une carotte qui vient après le bâton. Non seulement il protège, rassure, stimule, mais il permet aussi de réguler le trop d’excitation. La trappe de contention de Grandin, décontractante, la soulageait de ses crises de nerfs[20]. Les compagnons imaginaires de Williams avaient une fonction de protection anesthésiante » permettant à la véritable Donna de se cacher derrière eux et de ne pas engager ses émotions. La mini-ville de Louange inventée dans sa cure lui rendait possible de traiter un trop d’excitation par l’entremise de figurines le représentant[21]. L’angoisse de devoir se rendre à l’hôpital était maîtrisée par Bouissac en logeant son double en plastique dans un hôpital playmobil[22], etc. Quand un bord est élu, l’autiste entretient une relation fusionnelle avec lui. Il devient souvent un double censé percevoir et penser de manière très similaire au sujet. Ce phénomène s’actualise volontiers dans la cure psychanalytique. Meltzer et ses collaborateurs avaient observé que dans celle-ci l’enfant autiste manifeste un degré inhabituel de dépendance » vis-à-vis du thérapeute. Ce dernier devait fonctionner non seulement comme un serviteur, ou un remplaçant, mais comme un instigateur dans la situation ; il devait non seulement mener à bien l’action mais aussi décider quelle action devait être entreprise et par conséquent en porter la responsabilité »[23]. La dépendance peut aller si loin que le sujet autiste laisse parfois au double-thérapeute la charge de localiser ses sensations corporelles – même quand elles sont douloureuses. Jusque dans la souffrance, relate Rothenberg, Peter refusait toute responsabilité. Il criait, pleurait et il fallait être un fin détective pour arriver à déceler où il avait mal. Jamais il ne le disait ». L’essentiel de ses affects était dans la dépendance de son thérapeute il devait passer par elle pour les identifier et pour décider[24]. La plupart des spécialistes font en des termes différents un constat concordant concernant l’importance de l’insertion d’un double dans le monde de l’autiste pour lui permettre de se construire. Les uns font état de la quête d’un moi auxiliaire », d’autres évoquent la nécessité d’une structure de soutien », d’autres encore celle d’un contenant », d’un aidant » ou d’un mentor ». Certains se réfèrent à un maternage symboligène ». Toutes ces intuitions convergent. Etre un spécialiste de l’autisme n’est pas nécessaire pour faire ce constat, il y suffit d’être une mère attentive le chemin vers l’autonomie, constate A. Idoux-Thivet avec son enfant, doit nécessairement passe par une étape fusionnelle entre nous »[25]. Beaucoup de parents, le plus souvent des mères, acceptent d’incarner la fonction du bord en prenant une place de double. De celle-ci, il leur est beaucoup plus aisé de se faire entendre par leur enfant. Au cours d’une cure de sept années, Alan Ripaud m’a beaucoup appris. Quand je lui ai demandé, en 2015, dans un Colloque, après la fin de notre travail, ce qu’il en avait retenu, sa réponse a été simple elle m’a aidé à développer mes passions »[26]. D’une thérapie cognitive, poursuivie en parallèle, il estimait qu’elle lui avait permis de mieux comprendre les interactions sociales[27]. Il est aujourd’hui fleuriste et vend en particulier l’objet de son intérêt spécifique majeur les plantes carnivores. Notons que la mère d’Alan considère qu’il a eu la chance d’avoir bénéficié à la fois d’une approche psychanalytique et d’une approche cognitivo-comportementale. La complémentarité des deux approches, déclara-t-elle, a été vraiment quelque chose d’exceptionnel ». Quelques rares institutions la rendent possible. Elle exige deux conditions rarement réunies une tolérance réciproque et une rupture avec les rigidités de l’ABA. Cependant tous les autistes ne possèdent pas un bord. Certains se présentent, selon l’expression de Williams, comme des maîtres du néant », fuyant délibérément toute interaction, parfois même avec des objets, ne parlant pas, tout au plus préoccupés de sensations corporelles. Avec ceux-là, les approches cognitivo-comportementales se heurtent à un refus actif et sont le plus souvent radicalement mises en échec. C’est paradoxalement en présence de ces enfants qui ne parlent pas que les repères psychanalytiques sont les plus précieux. La psychanalyse prend en compte ce qui est totalement ignoré par les autres approches, à savoir la manière de traiter l’angoisse. Celle-ci est sans objet et sans cause discernables. Elle est irrationnelle, mais s’impose pourtant avec force comme venant d’ailleurs. Pour prétendre que l’autisme immunise de l’angoisse, il faut nier les témoignages contraires, et même l’humanité des autistes. C’est elle qui conduit dans les formes les plus sévères à retenir la voix, le regard, les selles, à éviter radicalement l’échange, à s’accrocher à des conduites d’immuabilité, etc. Il s’agit alors de composer avec ces protections, de les contourner par des interventions indirectes, recourant parfois à un doux forçage, afin de favoriser l’immixtion d’un bord protecteur dans le monde de l’enfant. Le bord ne s’apprend pas, pourtant presque tous les autistes le mettent en place par l’entremise de l’objet autistique. Un savoir inconscient sur la manière de se protéger de l’angoisse détermine à leur insu cette initiative. Personne ne leur enseigne la fonction de l’objet autistique, mais la plupart en élisent un. De même l’intérêt spécifique ne leur est pas suggéré c’est un choix de leur part, délibéré dans son incarnation, mais qui les dépasse dans sa nature même. Le mode de fonctionnement autistique induit un recours à l’intérêt spécifique, seule son originalité résulte d’un choix individuel. L'enseignement majeur du traitement par le bord consiste à s'appuyer sur les passions du sujet, fussent-elles réduites à un bout de chiffon; mais il en est un autre, tout aussi important, conforme à une indication capitale de D. Williams "tout doit être indirect"[28]. L'introduction du bord met en place les conditions d'une approche indirecte, par exemple en s'adressant directement à l'objet qui l'incarne, manière de mieux se faire entendre par l'autiste. Tout doit être indirect, non seulement les apprentissages, mais aussi la régulation des affects, tandis que l'insertion sociale doit être médiatisée. S'appuyer sur le bord est conforme aux attentes spontanées des autistes qui craignent avant tout l'échange direct. Il arrive que l’on se demande en quoi le traitement par le bord réfère encore à la psychanalyse puisqu’il n’est ni orienté vers une remémoration de l’histoire, ni guidé par des interprétations de l’inconscient. En tant qu’il se fonde sur les inventions et les passions de l’enfant, et non sur le savoir de l’éducateur, rien n’objecte à l’inscrire globalement dans les méthodes psychodynamiques. Cependant, il doit beaucoup à la découverte freudienne. Rappelons que c’est une psychanalyste, Frances Tustin, qui a introduit la notion d’objet autistique. Le domaine d’étude de la psychanalyse commence quand le sujet constate qu’il fait des actes qui le dépassent. Parfois même il les désapprouve, c’est plus fort que moi », mais ne peut s’empêcher de les répéter. Le choix régulier d’objets autistiques, de doubles et d’intérêts spécifiques sont commandés par le fonctionnement autistique ils excèdent les choix individuels, même si chacun les incarne à sa façon. De même la plupart des autistes ont des comportements d’immuabilité, ce sont des efforts pour créer des cohérences locales, qui sont des précurseurs des intérêts spécifiques. Ils répondent au même but que ces derniers. Tous ces phénomènes relèvent d’un fonctionnement inconscient propre aux sujets autistes nul ne les leur a appris, pourtant presque tous les mettent en œuvre. Ils se les approprient à leur manière, mais la dynamique vient d’une source qu’ils ne maîtrisent pas. Un savoir insu d'eux-mêmes les détermine beaucoup plus qu’ils ne le supposent. La manière complexe de traiter le bord pour se protéger, se construire et se socialiser s’impose spontanément à l'autiste- quand on ne l’entrave pas dans ses efforts. Le fonctionnement autistique ouvre sur un domaine encore peu exploré de la découverte freudienne de l’inconscient. Il existe certes beaucoup de sortes d’inconscients, un inconscient cognitif a même été expérimentalement mis en évidence, cependant la spécificité de l’inconscient freudien réside en ce qu’il est porteur de la dynamique du sujet, il n’est pas douteux que c’est celui-ci qui crée le argumentation qui s’appuie sur les propos des autistes donne à certains l’impression que je me contente de les instrumentaliser en défense de la psychanalyse ». Ils omettent que la psychanalyse trouve sa source dans la parole du sujet. Si je la méconnaissais, ils seraient les premiers à dénoncer le freudo-lacanisme comme une idéologie sans support plaquée sur l’autisme. Mieux vaudrait s’interroger sur des recommandations qui prônent certaines pratiques contraires à l’opinion de la majorité des autistes. Il est commun aux approches dites scientifiques de dévaloriser la parole de sujet, l’homme neuronal ne serait transparent qu’aux instruments de mesure, il ne saurait rien de lui-même ; c’est pourquoi Ecouter les autistes » prôné par la psychanalyse possède une portée dérangeante pour l’approche moderne de l’humain. Quand la connaissance ne connaît que le chiffre, le scanner, l’IRM et la génétique, la parole devient une scorie à éliminer. Dans ce contexte on ne peut que saluer l’émergence en France d’un collectif d’autistes pour la liberté d’expression même s’il renâcle à l’accorder aux psychanalystes[29]. La cure psychanalytique n’est pas le traitement privilégié du mal-être de l’autiste ; beaucoup d’autres méthodes psychodynamiques, parfois spontanément inventées par le sujet lui-même, parviennent à des résultats significatifs. Aucune réserve à faire par exemple à la thérapie rogérienne par le jeu conduite par V. Axline avec Dibs[30]. L’Affinity Therapy ou le SCERTS[31]ouvrent de même des voies nouvelles intéressantes qui prennent en compte le savoir et les passions de l’enfant. Cependant, seule la psychanalyse fournit un cadre théorique pour aborder les angoisses et la spécificité du fonctionnement affectif de l’autiste. En cela elle reste indispensable. Sa remarquable persistance tient à sa capacité heuristique incomparable pour comprendre les phénomènes humains qui dépassent la volonté - ceux qui témoignent d’un savoir agissant à notre insu. Cette persistance est d’autant plus digne d’être soulignée que la psychanalyse se heurte aujourd’hui à des représentations collectives contraires qui exaltent l’individualisme et qui font de la propriété de soi une valeur essentielle. Elle rappelle l’être humain à sa limite, note Ehrenberg, tandis que les neurosciences cognitives invitent à les dépasser[32]. De surcroît elle est en bute depuis sa naissance à des critiques multiples qui reviennent en vagues incessantes. Pire encore Freud a souligné qu’après Copernic, destituant la terre d’une place centrale dans l’univers, et après Darwin, montrant l’enracinement de l’homme dans le règne animal, la psychanalyse a infligé au narcissisme humain une nouvelle blessure majeure, en mettant en évidence que le moi n’est pas même maître dans sa propre maison. De là la révolte générale contre notre science, le manquement à tous les égards que commande la civilité universitaire, et une opposition qui s’est affranchie de toutes les entraves d’une logique impartiale »[33]. Freud constatait cela en 1916. Plus récemment les controverses autour de l’autisme ont fourni un riche terreau pour développer le rejet que la psychanalyse suscite spontanément. Il demande un difficile effort pour être surmonté. M. Vinçot suppose que le lecteur de Mediapart possède une sagesse suffisante pour qu’il soit aujourd’hui possible d’ouvrir aux commentaires un blog traitant de la psychanalyse sans que cela suscite un flot de boue et de haine. Je viens d’indiquer pourquoi j’en doute. Tentons cependant cette fois l’expérience.[1]Association Asperansa. Blog sur Mediapart.[2]Mottron L. L’intervention précoce pour enfants autistes. Mardaga. 2016, p. 219. [3]Williams D. Si on me touche, je n’existe plus. R. p. 289.[4]Grandin T. Ma vie d’autiste. [1986] O. Jacob. 1994, p. 112.[5]Williams D. Quelqu’un, quelque part. R. Laffont. Paris. 1996, p. 100.[6]Romp J. Mon ami Ben. J-C Gawsewitch. Paris. 2011.[7]Gardner N. Le chien et l’enfant qui ne savait pas aimer. City. [2007] 2016.[8]Carter-Johnson A. Iris Grace. La petite fille qui s’ouvrit au monde grâce à un chat. [2016] Presses de la Cité. 2017.[9]Turner V. Sox, l’ami qui m’a sauvé la vie. La belle histoire d’amour entre un chien et un enfant autiste. [2016] City. Paris. 2017.[10]Booth L. Grâce à l’amour d’un chat. City. 2014.[11]Bettelheim B. La forteresse vide. Gallimard [1967]. Paris. 1969, pp. 301-418.[12]Jackson L. Excentriques, Phénomènes et Syndrome d’Asperger. AFD Editions. Mouans Sartoux. 2007, p. 41.[13]Schovanec J. Je suis à l’Est ! Plon. 2012, p. 129.[14]Myers J. M., citée par Attwood T. Le syndrome d’Asperger. De Boeck. Bruxelles. 2009, p. 218.[15]Gay-Corajoud V. Nos mondes entremêlés. L’autisme au cœur de la famille. Imprim’vert. Montpellier. 2018.[16]Suskind R. Une vie animée. Le destin inouï d’un enfant autiste. Saint-Simon. 2017.[17]Idoux-Thivet A. Ecouter l’Autisme, Editions Autrement, coll. Mutations n°252, Paris. 2009.[18]Barnett K. L’étincelle. Fleuve noir. Paris. 2013, p. 98.[19]Laurent E. La bataille de l’autisme. Navarin/Le champ freudien. 2012, p. 159.[20]Grandin T. Ma vie d’autiste, p. 108.[21]Bouyssou-Gaucher C. Louange, l’enfant du placard. Psychothérapie analytique d’un enfantautiste. PentaEditions. 2019.[22]Bouissac J. Qui j’aurai été… Editions d’Alsace. Colmar. 2002, p. 7.[23]Meltzer D. Bremmer J. Hoxter S. Wedell D. Wittenberg I. [1975] Explorations dans le monde de l’autisme. Payot. Paris. 1980, p. 41.[24]Rothenberg M. Des enfants au regard de pierre [1977]. Seuil. 1979, p. 277-279.[25]Idoux-Thivet A. Ecouter l’Autisme, p. 37.[26]Ripaud A. Mon affinité les plantes carnivores, in Affinity Therapy. Nouvelles recherches sur l’autisme sous la direction de M. Perrin. Presses Universitaires de Rennes. 2015, p. 70.[27]Ibid., p. 71.[28]Williams D. Si on me touche, je n’existe plus, p. 305.[29]Maleval J-C. La liberté d’expression en matière d’autisme. Blog de Mediapart. 26 mai 2019.[30]Axline V. Dibs. Développement de la personnalité grâce à la thérapie par le jeu [1964]. Flammarion. 1967.[31]Social Communication Emotional Regulation Transactional Support. Prizant B ; Wetherby ; Rubin E. ; Laurent The SCERTS Model. A transactional, Family-Centered Approch to Enhancing Communication and Socioemotionnal Abilities of Children with Autism Specrtum disorder. Infants and Young Children. 2003, 16, 4, pp. 296-316.[32]Ehrenberg A. La mécanique des passions. O. Jacob. Paris. 2018, p. 14.[33]Freud S. Introduction à la psychanalyse [1916], Œuvres complètes XIV. PUF. Paris. 2000, p. 295.

Messagedu Secrétaire général à l'occasion de la journée 2021 Alors que nous unissons nos efforts pour nous relever de la pandémie de COVID-19, nous devons nous fixer un objectif essentiel, celui de bâtir un monde plus inclusif et plus accessible, qui prenne en compte les contributions de toutes et de tous, notamment des personnes handicapées.

Nous avons rencontré Valérie Gay lors du colloque "Affinity therapy Nouvelles recherche sur l'autisme" qui s'est tenu à Rennes en mars 2015. Epoustouflés par son témoignage, nous suivons avec attention son parcours et Valérie continue de nous enseigner sur la façon d'être auprès de l'autiste. L'association La Marmaille est attentive au regard, à l'expérience et au savoir-faire des parents, premiers partenaires de l'enfant avec autisme. C'est à ce titre que nous avons souhaité soumettre notre projet de création d'un dispositif d'accueil à Valérie Gay. Qui mieux qu'un parent est en mesure de nous rendre attentif à ces petits détails qui font le secret d'un accompagnement singulier et apaisant? Cette collaboration s'est conclue par une évidence lui demander d'être notre marraine. Nous sommes très heureux que Valérie ait accepté. Vous trouverez, ci-après, quelques liens pour lire, voir et entendre le travail et le témoignage de Valérie Gay. Le film Le Monde de Théo SYNOPSIS Théo a 2 ans lorsque l'autisme s’invite dans sa vie et par ricochet s'immisce dans celle des siens. Dès lors, il s'agit d'accueillir ce fils, ce frère, tel qu'il est, avec toutes ses particularités et ses fragilités. Contre l'avis des professionnels de la santé, ils partent à la rencontre de son monde singulier. C'est l'histoire de ce voyage dans le monde de Théo que nous raconte sa maman. Celle d'une grande et belle aventure teintée d'incertitudes, de doutes et de peines, colorée de poésie, de beauté et tant et tant de victoires... Film documentaire réalisé par Solène Caron.
Interventionséducatives, pédagogiques et thérapeutiques proposées dans l’autisme : une revue de la littérature 6/319 II.2.4 - Approches focalisées sur la communication et la conversation
Prix papier 19,00 € Économisez 9,51€ -50% Téléchargement immédiat Dès validation de votre commande Ce livre est protégé contre la rediffusion à la demande de l'éditeur DRM. La solution LCP apporte un accès simplifié au livre une clé d'activation associée à votre compte client permet d'ouvrir immédiatement votre livre numérique. Les livres numériques distribués avec la solution LCP peuvent être lus sur Le logiciel Thorium Reader pour PC/Mac/Linux Les applications compatibles LCP Lis-a pour iOS et Android, Lea Reader pour Android , Aldiko Next pour IOS et Android La liseuse Bookeen DIVA et Vivlio Ce livre est protégé contre la rediffusion à la demande de l'éditeur DRM. La solution Adobe consiste à associer un fichier à un identifiant personnel Adobe ID. Une fois votre appareil de lecture activé avec cet identifiant, vous pouvez ouvrir le livre avec une application compatible. Les livres numériques distribués avec la solution Adobe peuvent être lus sur Le logiciel Adobe Digital Editions pour PC/Mac Les applications Adobe Digital Editions pour iOS et Android et PocketBook pour iOS et Android Les liseuses Bookeen, Kobo, Vivlio, Sony, PocketBook Description du livre Les récentes recherches développées dans cet ouvrage ouvrent d'une part une perspective majeure quant à la considération de la spécificité du fonctionnement autistique et, d'autre part définissent et développent les principes et la logique de "l'affinité élective de l'autistic mind", dans la perspective d'avancées quant aux prises en charge institutionnelles des autistes. Les auteurs - parents, autistes, professionnels et chercheurs - proposent de manière très serrée ce qu'il en est d'un appui sur les intérêts spécifiques, les passions, les obsessions. À propos Caractéristiques détaillées - droits EAN EPUB SANS DRM 9782753549739 Suggestions personnalisées
Astrophysicien directeur de recherche au Commissariat à l'Énergie Atomique (CEA Saclay Conseiller scientifique auprès de l'Agence spatiale européenne pour la sélection de ses futures missions spatiales (ESA, AWG) et membre du comité d'évaluation sur la recherche et l'exploration spatiales pour le Centre national d'études spatiales (CNES).
Autisme - Page 2 Les articles Autisme un appel à rattraper le retard français L'association SOS Autisme France s'apprête à remettre aux autorités de santé un manifeste comprenant dix propositions visant à combler des décennies» de retard. Publié le 24/03/2016 à 1540 Mis à jour le 24/03/2016 à 1540 Une e-tombola pour les enfants autistes L'association Agir et Vivre l'Autisme lance un appel aux dons pour financer des structures d'accueil spécialisées. Publié le 21/09/2015 à 1811 Mis à jour le 21/09/2015 à 1811 Tester l'odorat pour dépister l'autisme Les très jeunes autistes réagissent faiblement aux mauvaises odeurs, démontrent des chercheurs israéliens. Publié le 06/07/2015 à 1829 Mis à jour le 06/07/2015 à 1829 Dépakine un scandale à retardement Une mère découvre 17 ans après que la maladie de son fils était due au valproate. Le médecin le lui avait caché. Publié le 09/06/2015 à 1840 Mis à jour le 09/06/2015 à 1840 Quand Kirikou, Tibère et Mickey libèrent les enfants autistes Les dessins animés peuvent permettre à des enfants touchés par ce handicap d'améliorer considérablement leurs relations sociales. Voici trois témoignages d'expérimentation de la Mickey therapy». Publié le 10/03/2015 à 1910 Mis à jour le 10/03/2015 à 1910 Poutine et Asperger un diagnostic peu vraisemblable Les spécialistes de l'autisme sont formels il est impossible de diagnostiquer, à partir de simples vidéos et sans examen clinique, le syndrome d'Asperger, contrairement à ce que prétendent des experts militaires américains au sujet du président russe. Publié le 06/02/2015 à 1524 Mis à jour le 06/02/2015 à 1524 Autisme la méthode du packing soumise au test Le packing consiste à envelopper transitoirement le patient de linges froids et humides. La méthode, auquelle s'est déclarée opposée la Haute Autorité de santé en 2012, est seulement pratiquée dans le cadre des projets de recherche validés. Publié le 12/01/2015 à 1715 Mis à jour le 12/01/2015 à 1715 Autisme repérer au plus tôt les signes d'alerte Le ministère de la Santé veut organiser un dépistage de tous les enfants dès 18 mois, car une intervention précoce augmente les chances de progrès. Publié le 25/09/2014 à 1925 Mis à jour le 25/09/2014 à 1925 Les secrets du sourire authentique L'authenticité du sourire est liée à la contraction de trois muscles, selon une étude de l'université de Genève. Publié le 15/06/2014 à 1255 Mis à jour le 15/06/2014 à 1255 Autisme le désarroi des parents Pris entre les différentes formes de la pathologie et des approches thérapeutiques divergentes, ils sont désemparés. Publié le 11/04/2014 à 1746 Mis à jour le 11/04/2014 à 1746 L'âge des pères aussi influe sur la santé des bébés Comme les femmes, les hommes doivent faire attention à leur horloge biologique lorsqu'ils deviennent pères après 45 ans, leurs enfants courent plus de risque de souffrir de troubles bipolaires, d'autisme ou d'hyperactivité. Publié le 28/02/2014 à 1736 Mis à jour le 28/02/2014 à 1736
Oartigo La dimension spectrale de l autisme dans le DSM-V et la dit-mension jouissance (Laia, 2015) discute o que está em jogo numa abordagem espectral do autismo, que supõe a dimensão dos dados estatísticos norteadores das suas classificações. A ciência do DSM classifica o autismo segundo níveis diferentes de gravidade do problema dos déficits na comunicação PrésentationParents et psychanalystes pensent l’autisme témoigne des recherches assidues ajustées à la pratique et à l’expérience des praticiens et des parents, recherches qui se sont déroulées durant les deux premières années d’enseignement du Cera. S’y donne à lire que le Cera n’est pas un lieu d’expertise où l’on chercherait à unifier ou à figer une doctrine. Bien plutôt, il s’est constitué, au fil des ans, comme pôle de conversation dans l’espace public pour les praticiens, les chercheurs, les parents et les sujets autistes – un lieu pour tous ceux qui veulent par-dessus tout défendre la liberté du choix de soin comme du choix de l’éducation. Il est conçu comme un espace de liberté, un lieu de parole libre de toute doxa pure. Il importe, en effet, de donner ou de redonner à l’autisme sa consistance clinique, et, pour cela, d’en faire un objet propre de recherches sans pour autant en faire une spécialité une recherche qui fait fond sur l’expérience clinique, sur les dits et les écrits des sujets autistes et de leurs parents. SommaireAvant-Propos Christiane Alberti Élaboration sur Des styles et des méthodes » – Laurent Dupont S’il y a la psychanalyse, alors… – Jacques-Alain Miller L’autisme comme réponse Le style de l’autiste une méthode pour traiter l’autre – Alexandre Stevens Journal d’un enfant autiste des ailes repliées – Valérie Gay-Corajoud Du style, à la méthode – Yves-Claude Stavy Des tissus, en-corps – Laurence Vollin Affinity therapy – Un savoir y faire singulier – Myriam Chérel Des Lieux pour accueillir styles et méthodes Autisme et questions de bonnes pratiques – Bruno de Halleux La rencontre d’un regard – Françoise Baudouin Une pratique de la parole hors-sens – Jean-Robert Rabanel Une vie autre, mais une vie comme une autre – Christine Gintz S’enseigner de l’autisme Comment s’évide le bord autistique – Jean-Claude Maleval Enseigner l’autiste ? – Mireille Battut Variétés de la lettre et objets autistiques – Éric Laurent Les mots, l’amour, la merde, la mort – Laurent Demoulin . 57 30 67 420 26 179 11 312

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